Traiter l’essoufflement lié à l’hyperventilation d’effort ?

tuto essoufflement à l'effort et hyperventilation

L’hyperventilation en situation d’effort est une tendance à ventiler en excès, pour une demande métabolique donnée.
Cela se caractérise par une augmentation disproportionnée, soit du volume d’air mobilisé , soit de la fréquence respiratoire, qui ne doit guère excéder les 40 respirations par minute.
Que l’on soit au repos ou à l’effort, lors de l’inspiration, le ventre se gonfle légèrement et les côtes ascensionnent faiblement.
A l’expiration, c’est le contraire, le ventre se creuse et les côtes s’abaissent.
Chez le sujet qui respire correctement, ces mouvements ne sont pas ressentis, car ils dépensent très peu d’énergie.
Ainsi les muscles du cou ne sont quasiment jamais sollicités, lorsque la ventilation est harmonieuse.
En cas d’hyperventilation excessive, la sensation normale d’essoufflement devient désagréable, et l’on parle alors de dyspnée.

La prise en charge de la dyspnée liée à l’hyperventilation, fait intervenir comme au rugby, deux stratégies différentes : l’évitement ou l’affrontement.
L’évitement consiste : à ralentir sa vitesse ou à diminuer la longueur de son pas ou de sa foulée, dès que l’on commence à ressentir :
– soit l’emballement de la fréquence respiratoire,
– soit la mise en tension des muscles du cou consécutive à un effort inspiratoire trop important.
Si des difficultés respiratoires persistent toujours à la marche, n’hésitez pas à réduire le coût énergétique en utilisant des bâtons de randonnée, ou un déambulateur à roulette en cas d’insuffisance respiratoire.
Souffler avec les lèvres légèrement serrées, en rentant le ventre, tout en ralentissant son effort peut permettre sa poursuite dans de meilleures conditions.
Mais certaines situations de la vie, comme courir, ou tout simplement être obligé de trottiner quelques minutes dans un cadre scolaire, imposent une stratégie d’affrontement.
Pour des personnes atteintes de dysfonction trachéale, laryngée ou bronchique ces activités d’intensité plus fortes, peuvent s’avérer très pénibles.
Dans ces conditions, il est souvent efficace d’adopter une expiration en deux temps tout en mettant une contre pression avec les lèvres, l’inspiration, elle, se faisant sur un seul temps et toujours sans forcer.
Pour éviter de se retrouver en situation d’hyperventilation excessive, il est important de concentrer son attention sur trois points essentiels :
– premièrement d’augmenter progressivement son effort sans jamais forcer sur les muscles du cou lors de l’inspiration,
– deuxièmement de garder une respiration la plus régulière possible sans chercher à la synchroniser avec les mouvements de bras ou de pas,
– enfin troisièmement d’inspirer et d’expirer par la bouche quand l’exercice devient intense. Car en situation d’effort, le nez a l’inconvénient d’entraîner une résistance au passage de l’air trop importante, alors qu’au repos il a l’avantage de filtrer, de réchauffer, d’humidifier l’air inspiré.

En cas de difficulté respiratoire extrême, pour votre sécurité, il est conseillé de s’asseoir, voire de mettre les coudes, ou les mains, en appui sur les genoux, avant d’adopter une expiration prolongée avec les lèvres pincées.

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